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[Lumière sur] Marion CHAPOTHIN, Début de carrière QHSE et engagement associatif

Archive du 18/04/21 – Pour ce nouvel article, nous vous proposons le témoignage de Marion Chapothin, CGP promo 2018. Aujourd’hui ingénieure HSE chez STORENGY, elle nous présente son parcours, et nous partage son activité en tant que bénévole au sein de la Protection Civile Paris Seine. Elle nous détaillera les raisons de son engagement, les aspects pratiques du bénévolat, mais aussi ce que lui apporte son engagement. Avis aux anciens camarades de classe mais aussi aux élèves, ce témoignage apportera des réponses à celles et ceux qui hésitent à se lancer dans l’aventure du bénévolat !

Bonjour Marion, Peux-tu te présenter auprès de nos lecteurs et nous décrire ton parcours au sein de l’école ?

Bonjour à tous, je suis passé par l’ENSCBP entre 2015 et 2018, où j’ai effectué mon cycle ingénieur, filière CGP (Chimie – Génie Physique) et ai choisi la spécialité MIDD (Management Intégré QSE et Développement Durable des Entreprises).

Pourquoi cette spécialité ? En arrivant à l’école, j’ai senti que la plupart des spécialités et formations menaient vers des activités de recherche, domaine qui ne m’intéressait pas spécialement. Une des seules spécialités qui m’a vraiment semblé opérationnelle et tournée vers le monde de l’entreprise était la MIDD. Aucun regret, j’ai vraiment apprécié cette spécialité et les enseignements, qui me servent au quotidien dans mon travail !

En 2ème année, je me suis engagée auprès de l’association humanitaire de l’école, Asshume, en tant que trésorière. Grâce à une équipe très dynamique, nous avons pu organiser des événements inédits : course du cœur, calendriers de l’avent et vente de chocolats de pâques notamment. La plupart des fonds collectés ont permis de financer des actions environnementales (association de protection des orang-outangs), sociales (parrainage d’une lycéenne burkinabaise), ou encore locales (financement de vacances entre adolescents handicapés et valides pour sensibiliser sur les handicaps).

Quels stages as-tu réalisés pendant ta formation ?

En 4ème année, je suis partie travailler en Chine pour la société Asia Inspection (entreprise hong-kongaise spécialisée dans le contrôle qualité qui s’appelle aujourd’hui QIMA), en tant qu’ingénieure contrôle qualité produits finis. J’ai alors eu l’occasion de me déplacer seule dans des petites usines textiles réparties dans le pays, ce qui m’a beaucoup appris en termes d’autonomie et de « débrouillardise ». Ce stage m’a finalement été vraiment bénéfique, tant pour l’expérience acquise dans un pays à la culture différente que pour le CV !

Pour mon stage de spécialisation, je suis partie à Lyon, où j’ai travaillé comme ingénieure Santé et sécurité au travail pour la société pharmaceutique Mylan (aujourd’hui VIATRIS). Rattachée au département Hygiène sécurité environnement, j’ai alterné mes semaines de travail entre deux sites : l’usine de conditionnement et le siège. J’ai effectué de la veille règlementaire, travaillé sur le programme travailleur isolé et sur les produits cytotoxiques.

Après ton diplôme, comment s’est passée ta recherche d’emploi ?

Au cours de mon stage de spécialisation, on m’a proposé de poursuivre et de remplacer temporairement ma responsable, partie en congé maternité. A la suite de ce congé, j’ai reçu une proposition d’embauche. J’avais cependant envie de découvrir une nouvelle entreprise et de changer de cadre de vie. J’ai donc décliné l’offre et ai trouvé un nouveau poste sur Paris un mois plus tard.

Je travaille depuis ce jour dans le département QHSE de STORENGY, entreprise filiale d’ENGIE qui assure le stockage du gaz (gaz de ville, biogaz, stockage de l’hydrogène dans les années à venir) dans les sous-sols, pour en assurer sa redistribution. L’entreprise et les missions me plaisent. Depuis la fermeture du gisement de gaz de Lacq en 2013, la totalité du gaz naturel est importé de Norvège, de Russie, ou d’Algérie et est soumis à l’évolution des relations internationales. Pour la sécurité énergétique du pays, il convient d’être capable de stocker efficacement et en quantité suffisante ce gaz.

Voici quelques chiffres sur le mix énergétique en France en 2018 :

Données du ministère de la transition écologique

En tant qu’ingénieure QHSE, je travaille essentiellement sur des projets visant à assurer la sécurité des collaborateurs sur site et lors de chantiers. Parmi mes missions il y a entre autres l’évaluation du risque chimique, l’analyse d’accidents et de situations dangereuses, l’organisation d’évènements de communication et de sensibilisation, la gestion des EPI ou encore la rédaction de procédures.

Nous avons parlé de ton parcours et de ton métier, concentrons-nous maintenant sur ton bénévolat, quand t’es-tu engagée dans les associations sur Paris ?

Mon engagement a débuté il y a un an et demi en tant que bénévole à la Protection Civile Paris Seine (PCPS), dans l’antenne du 11eme arrondissement de Paris.

Décris-nous un peu cette association

La Protection civile est une association loi 1901, agréée de sécurité civile et reconnue d’utilité publique. En France, elle réunit 32 000 bénévoles. Sur Paris et la petite couronne, la Protection Civile Paris Seine rassemble plus de 1 400 bénévoles et est implémentée dans 36 communes ou arrondissements de la ville de Paris. L’asso est basée sur 3 piliers :

  • L’aide sociale : maraudes, soutien lors de crises (attentats, incendies, fuites de gaz, etc),
  • Le secours à la personne (postes de secours lors des événements culturels et sportifs, gardes auprès des SAMU et des pompiers de Paris),
  • et les formations au grand public : gestes qui sauvent, PSC1, SST, PSE1 et PSE2.

Que fais-tu au sein de la PCPS ? Quelles sont tes différentes missions ?

Un peu de tout ! Nous sommes tous encouragés à participer à des actions des trois piliers de l’association car ils sont complémentaires et indissociables. Pour exemple, la prise en charge d’un sans-abri lors d’une « garde pompiers » implique de bien maîtriser 2 des piliers mentionnés précédemment.

Je fais donc régulièrement des maraudes, des gardes avec les pompiers ou le SAMU et des formations PSC1. Hors période COVID, j’ai aussi pris part à des postes de secours lors d’ événements culturels et sportifs : 20km de Paris, concerts à l’AccorHotels Arena, matchs au Parc des Princes…

Comment t’est venue l’idée de t’engager ?

Je pense que le fait de m’être déjà engagée dans les assos à l’école m’a beaucoup aidée. Après le diplôme, j’ai eu l’envie de reproduire ce schéma mixant travail et bénévolat. C’est un fonctionnement qui me plaît car pour moi, il est important de pouvoir s’épanouir dans et en dehors du travail.

Le travail associatif est de plus très enrichissant pour la vie professionnelle : il permet d’acquérir et de développer de nouvelles compétences, de prendre de la maturité, d’apprendre à gérer les crises, s’organiser en équipe, etc.

© Protection Civile Paris Seine – Antenne de Paris 11

Comment as-tu trouvé la Protection Civile Paris Seine ?

Lorsque je suis arrivée sur Paris, j’ai cherché des associations dans lesquelles m’engager. Le Site ”Paris je m’engage”, m’a beaucoup aidé ! Pour les volontaires, il existe un site équivalent au niveau national, c’est le site “Tous bénévoles”. J’hésitais entre deux associations à ce moment-là : la Protection Civile et les Restos du Cœur. J’ai donc envoyé un mail aux deux et le contact s’est très bien passé avec les référents de la Protection Civile, ce qui m’a amenée à prendre la décision de m’engager avec eux.

La Protection Civile rassemble des bénévoles aux profils variés, ce qui m’a particulièrement intéressé parce que devenir bénévole était pour moi l’opportunité de me rendre utile tout en rencontrant de nouvelles personnes !

Aurais-tu un meilleur souvenir ou une expérience marquante à partager ?

Oui bien sûr, je peux par exemple vous parler de l’opération Chardon, à laquelle j’ai pu participer. Pendant le 1er confinement, nous avons travaillé avec les autorités, la mairie de Paris, les hôpitaux, la SNCF, et les autres associations agréées de sécurité civile pour transporter les personnes atteintes du Covid des hôpitaux d’Île de France vers les hôpitaux d’autres régions.

C’était une très grosse opération, pour déplacer les patients, il fallait une ambulance par personne, plus de 30 personnes ont été déplacées et ont nécessité l’intervention de centaines de personnes (bénévoles, ambulanciers, personnel SNCF, soignants dans les trains, gendarmerie etc.)

Les associations étaient présentes pour le transport des personnes et équipements, et en renfort en cas de complications. C’était très impressionnant et tout s’est bien passé !

© Protection Civile Paris Seine
Opération Chardon © Protection Civile Paris Seine

D’un point de vue pratique, pour les alumnis souhaitant s’engager mais qui hésitent encore, combien de temps prend ton engagement dans la semaine ? Comment gères-tu l’équilibre entre ton bénévolat et ton travail ?

La Protection Civile est une association qui demande un certain engagement, il n’y a pas d’obligation mais il faut compter environ 1 opération par semaine. A titre d’exemple : 1 une maraude dure environ 3h, un poste de secours/garde dure à minima 6h et une formation PCS1 dure environ 8h. On peut dire que c’est une association qui demande un grand engagement du fait de la nature des gestes pratiqués mais d’autres assos sont beaucoup moins chronophages.

Concernant l’équilibre entre vie professionnelle et bénévolat, il ne faut pas croire que la vie d’ingé et le travail associatif sont incompatibles. Comme toute autre activité extra-professionnelle, c’est une simple question d’organisation et d’équilibre. Je pense que le fait d’effectuer des actions avec la Protection Civile a un effet bénéfique sur ma vie professionnelle, dans le sens ou cela me permet de décrocher du travail pour y revenir de façon plus efficace ensuite.

Face aux différentes problématiques des dernières semaines (COVID, vagues de froid) comment se déroulent les missions de la Protection Civile ?

© Protection Civile Paris Seine – Antenne de Paris 11
Maraude © Protection Civile Paris Seine – Antenne de Paris 11

Depuis la crise du COVID, nous n’intervenons plus vraiment sur la sécurisation de gros événements (annulés pour la plupart), mais nous concentrons plutôt nos actions dans le secours aux personnes à domicile et sur la voie publique :

  • Nous avons augmenté la fréquence de nos maraudes (notre antenne est passée de 1 à 3 maraudes par semaine),
  • Nous sommes de plus en plus présents auprès des SAMU et des pompiers de Paris,
  • Nous avons diversifié nos activités : formations de préleveurs PCR, tenue de centres de prélèvements, soutien dans les EHPAD, distributions de masques…

Notre association a aussi été très impactée par la crise car notre unique source de revenu (postes de secours sur des événements sportifs et culturels) a été interrompue. A cette occasion, j’en profite pour vous dire que nous sommes toujours en recherche de soutiens matériels (plats instantanés, duvets, matelas, couvertures, coupelles, bols, micro-ondes, lits pour bébés) et financiers.

Nous continuons aussi de développer l’association : nous poursuivons les recrutements de nouveaux bénévoles tout au long de l’année.

Aurais-tu un conseil à donner aux alumni hésitant à s’investir dans une association ?

N’hésitez pas à vous engager, vous allez rencontrer des personnes de tous horizons, vous allez apprendre beaucoup de choses sur vous-même et sur les autres. Enfin, vous apprendrez à vous épanouir différemment qu’au cours de votre vie professionnelle.

Le travail bénévole est très gratifiant à plusieurs égards : on passe des bons moments entre bénévoles tout en aidant des personnes qui vous seront sincèrement reconnaissantes.

C’est la fin de cette interview, un grand merci à Marion Chapothin pour ce témoignage ! Si vous souhaitez poursuivre l’échange, n’hésitez pas à la contacter par mail à l’adresse suivante : mc.chapothin@gmail.com.

Vous souhaitez vous renseigner ou aider la Protection Civile ? Envoyez un mail à l’adresse suivante contact@protectioncivile-paris11.org